
J’avais un peu plus de 20 ans quand j’ai entendu parler pour la première fois de Georges Perec. C’était dans l’émission Questions pour un champion. Une candidate, questionnée par Julien Lepers sur son auteur préféré, avait cité ce nom…
Après quelques recherches, Un homme qui dort s’était retrouvé entre mes mains. Quel choc ! C’est à moi que l’auteur s’adressait, il me connaissait, il me comprenait. Avec ce personnage, je n’étais plus seule…
Lorsqu’il a fallu choisir un sujet de mémoire, je n’ai pas manqué l’occasion de cheminer encore un peu avec cet homme qui dort… Cette année-là avait été intense, entre les études et les fêtes aussi, un petit boulot de caissière, un profond mal-être et une psychothérapie… Mais, malgré l’épuisement, j’étais allée au bout de cette aventure, ma maîtrise en poche.
Et même s’il ne m’a jamais vraiment quittée pendant tout ce temps, l’homme qui dort est revenu vers moi : mon mémoire est sorti d’un carton il y a quelques mois, après avoir passé une vingtaine d’années au fin fond de la cave de mes parents. A vrai dire, j’avais oublié son intitulé exact. Alors que je suivais une formation sur le transgénérationnel et l’écriture du récit de vie m’amenant à plonger au cœur de MA mémoire, j’ai eu le sentiment que le « récit de soi » de MON mémoire représentait une petite graine plantée en moi et qu’il avait fallu tout ce temps pour la faire fleurir… Comme un signe que ce sillon était et est toujours le bon.